« Pollution lumineuse : comment concilier les éclairages artificiels, l’homme et la biodiversité »
Le CAUE a souhaité sensibiliser les élus communaux et intercommunaux, les éclairagistes et les partenaires sur ce sujet en faisant intervenir Olivier Sauzereau, astrophotographe et historien des Sciences.
La lumière artificielle a un impact fort sur la visibilité du ciel étoilé mais aussi sur le dérèglement des écosystèmes de la faune, de la flore et la santé humaine.
60% des européens ne peuvent plus observer la voie lactée à cause du sur-éclairage mal conçu du secteur public et du secteur privé.
La pollution lumineuse est la seconde cause d’extinction de la biodiversité après les insecticides. En Europe, 80% des insectes ont disparu et assurent pourtant 35% de notre alimentation grâce à la pollinisation. La plupart des insectes nocturnes vivent la nuit et se font décimer par un sur-éclairage non adapté.
Pour limiter la pollution lumineuse issue de l’éclairage public, les collectivités pourraient :
- Eclairer mieux, en respectant les écosystèmes du monde vivant : faune, flore et santé humaine pour respecter la biodiversité,
- S’entourer de compétences avec l’aide du SYDEV qui met actuellement en place un plan départemental « de la trame sombre »,
- Adopter un vrai plan de gestion de la lumière à l’échelle des intercommunalités et des communes en respectant les corridors écologiques et la législation en cours,
- Réduire le coût énergétique de l’éclairage public qui représente 41% de la consommation électrique des communes (source ADEME) en améliorant le choix de l’éclairage et la durée de fonctionnement et en supprimant notamment les lampadaires boules avant 2025. Mieux vaut choisir des éclairages (lampes sodium ou leds) dont le flux lumineux est diffusé vers le sol et de couleur ambrée (cf documentation technique en PJ),
- S’engager contre la pollution lumineuse en obtenant le label des « Villes et Villages Etoilés » et en signer la charte incitative de l’Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturnes.
Pour limiter la pollution lumineuse émanant de l’éclairage privé, les collectivités devraient sensibiliser les acteurs de l’activité économique quant au respect des obligations réglementaires, à savoir :
- Extinction de l’éclairage extérieur lié à une activité économique au plus tard 1h après la cessation de l’activité et rallumage 7h du matin au plus tôt (arrêté du 27/12/2018),
- Extinction de l’éclairage des parcs de stationnement lié à une activité économique au plus tard 2h après la cessation de l’activité et rallumage 7h du matin au plus tôt (arrêté du 27/12/2018)
- Extinction des enseignes lumineuses à 1h du matin au plus tard (décret 2012-118 du 30 janvier 2012)
- Extinction de l’éclairage intérieur des locaux à usage professionnel (bureaux) au plus tard 1h après la fin de leur occupation et rallumage 7h du matin au plus tôt (arrêté du 27/12/2018)
- Extinction des vitrines à 1h du matin au plus tard et rallumage 7h du matin au plus tôt (arrêté du 27/12/2018).
Clichés Olivier Sauzereau- observatoire de la Chapelle aux Lys