entretien avec Serge Chapuis – lauréat 2015

Cet article inaugure une façon nouvelle pour le CAUE de parler du Paysage de votre commune : en donnant la parole à des lauréats des années précédentes, nous espérons renouveler l’intérêt pour cette opération de sensibilisation au paysage qui nous tient à cœur. En partageant les expériences, en valorisant la parole de ceux dont nous pensons qu’ils sont exemplaires, nous espérons vous décider, vous aussi, à participer au Paysage de votre commune.

Voici aujourd’hui les propos de Serge Chapuis, artiste-plasticien de Sallertaine, coup de cœur du jury de l’édition 2015 (catégorie jardin d’accueil). Il nous a ouvert ses portes et évoqué avec franchise et simplicité son rapport au paysage et à la nature, cité quelques-unes de ses sources d’inspirations, et, bien sûr, parlé botanique et fleurissement.

Pouvez-vous nous expliquer votre relation à votre jardin et la manière dont vous l’avez conçu ?

– C’est plus une relation avec la nature que je voulais entretenir dans une sorte de donné-reçu. Je donne au jardin ce que la nature veut bien recevoir et me rendre. 
Au départ, il n’y avait rien, juste un petit espace de à peine 100 mètre carré. Mon souhait était de l’agrandir visuellement, de le rendre mystérieux, que l’on puisse le découvrir sous différents angles.
Alors j’ai créé plusieurs espaces, comme pour une habitation avec une entrée (qui devient un corridor de végétation) un palier central (qui dessert les autres espaces), une terrasse (qui sert les repas d’été) un espace repos (le salon du jardin dédié au farniente à la lecture..), et une verrière ouverte entièrement sur le jardin en été, qui devient jardin d’hiver quand arrivent les premiers froids.
Contemplatif… j’ai conçu ce jardin dans un rôle de patience. En observant ce qui se passe ailleurs, en écoutant les personnes plus averties que moi, profitant de leurs conseils, mais je voulais avant tout un jardin qui aie sa personnalité. Comme pour mes tableaux, je le voulais mystérieux, coloré.

Je voulais un jardin qui se laisse découvrir chaque fois que le regard se pose

Une de mes inspirations vient d’un livre dont je pouvais presque « respirer » le parfum qui s’intitule « Dans le jardin du bien et du mal » un roman de l’écrivain américain John Berendt.
On y retrouve aussi des influences exotiques, certainement liées à mes souvenirs de voyages, avec un camphrier aux feuilles cassantes et odorantes, un palmier, des bambous mais aussi de la citronnelle, des hortensias, des agapanthes, un olivier taillé en nuage, des rosiers et verveines décoratives… Bref ! Un travail de patience… Car la patience est un art qui ne fleurit pas dans tous les jardins.

Comment avez-vous reçu les visites des jurys (territoire et départemental) ? Quelle est votre perception de la démarche le Paysage de votre commune ?

– C’est assez drôle car au départ, c’est à la demande d’un des élus de ma commune à Sallertaine que je mes suis inscrit, mais je n’avais pas du tout compris l’importance de l’événement.
Au fur et à mesure des étapes passées, c’est étonnant de voir débarquer dans votre jardin une équipe de professionnels qui s’étonne de votre travail, de vos découvertes. Un échange amical et enthousiasmant.
C’est Gratifiant aussi de sentir cette reconnaissance venant de personnes aguerries.
Une démarche qui encourage au respect de l’environnement, la réflexion sur notre rapport à la nature, au jardin.

> reportage photo : S. Audran, Série-L Studio

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